Macbeth sans essence (22 avril 2024)
A mettre en scène sans rythme, On théâtre sans gloire. Silvia Costa fait penser à certains entraineurs de football qui veulent tordre les règles de l'art à leur vision du jeu mais tel le ballon, la langue de Shakespeare, vive, rebondit, leur échappe et part dans les pieds de l'adversaire qui s'appelle ici doux ennui. Le rythme est l'essence même de l'art shakespearien et Sylvia Costa s'y refuse faisant jouer ses acteurs comme si leurs partenaires n'existaient pas. Statiques, les comédiens ne se parlent pas et refusent cette verve joyeuse en déséquilibre galopant née du pentamètre iambique . Au lieu d'essayer de compenser ce handicap, Silvia Costa fait jouer les acteurs côte à côte, rarement ensemble, ne profitant pas de cette opportunité qu'est le dialogue pour faire que le texte se mette en mouvement. Le rythme shakespearien n'a rien de frénétique. Il tient d'un développement maitrisé dans chaque vers qui conserve le spectateur en alerte.