La Comédie-Française est un sport de combat

Les critiques adorent parler des pièces que vous n'irez pas voir. Invités, ils ont oublié combien il pouvait être compliqué de réserver des places dans certains théâtres, à commencer par la Comédie-Française qui vend ses places -très vite!- deux fois par an. S'assoir dans un fauteuil de la salle Richelieu en juin 2024 demande un poil d'organisation quelques mois plus tôt. En l'occurrence, demain et le 23 janvier.

Soyons pratiques. Les abonnés -il fallait payer sa carte en mai 2023...-  peuvent acheter leurs places à partir du 16 janvier à 11.00 et les autres à partir du 23janvier à 11.00. Et 11.00, ce n'est pas midi. Le système est infernal, dysfonctionne systématiquement, vous met dans une file d'attente qui disparait sans prévenir. Une fois arrivé au bout et à bout, il se peut que vous ne puissiez pas choisir vos places, vos dates, que vous soyez séparé de votre camarade. Et miracle du marketing de la frustration, vous serez content d'avoir payé pour ce que vous ne désiriez pas vraiment.

Parmi le choix restreint (car la seconde partie de saison est moins riche que la première), deux propositions déjà vues:

  • Mais quelle comédie!, une joyeuse pochade née du confinement dont l'ambition n'est que de montrer les joies de la scène tout en élargissant le spectre des talents des comédiens maison, à commencer par Serge Bagdassarian et Florence Viala;
  • Les Démonsune pièce dispensable et bancale comme toutes ces adaptations de roman russe écrit pour des lecteurs et non des spectateurs (Le Passé monté par Julien Gosselin, Les frères Karamazov par Sylvain Creuzevault). Là, on a en plus tous les tics de ce théâtre sophistiqué par écrans interposés. N'est pas Ivo Van Hove qui veut.

Deux (plus un) spectacles aiguisent ma curiosité.

  • Macbethcomme le dirait, à moins qu'il ne le chante, Vincent Delerm "parce que , bon, c'est Shakespeare";
  • Six personnages en quête d'auteur car je suis curieux de voir ce que Marina Hands fait de cette pièce qui est une référence du théâtre dans le théâtre;
  • La dernière nuit de Don Juan pour constater, dans un mouvement masochiste, qu'Edmond Rostand est un one-hit wonder, tellement un lointain souvenir de L'Aiglon en 1993 sur l'esplanade Vincennes reste encore pénible et me convainquit que passé Cyrano, il n'y avait plus grand chose; 

Et comme une tournée française peut se retrouver au coin de la rue, les parisiens doivent se pincer le nez et traverser le périphérique (courage et direction Clamart) pour ne pas manquer Rien ne s'oppose à la vie, un des meilleurs spectacles vus en 2022, le livre de Delphine de Vigan transcendé par Elsa Lepoivre.

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